La Retraite : une grande thématique de 2022 – Interview Le Courrier Financier

Par Lily
Le 31 mars 2022

Sonia Elmlinger, Directrice Générale de Social Care Consulting, revient sur l’actualité de la gestion de patrimoine et de la protection sociale dans une interview accordée au Courrier Financier pour son émission « Parole de CGP ». Le sujet principal ? La Retraite en France en 2022 : le financement de la retraite, le succès du PER, l’accompagnement des épargnants par les courtiers spécialistes de la protection sociale.

la retraite - interview le courrier financier

Comment la Présidentielle de 2022 remet-elle le financement des retraites au coeur de l’actualité ?

Sonia Elmlinger : La retraite sera effectivement une grande thématique comme dans toutes les présidentielles. Pour rappel, la retraite c’est 331 milliards d’euros reversés à plus de 17 millions de personnes retraitées en France. Cela représente presque 14% du PIB de la France . Il existe au total 42 régimes de retraite différents avec des calculs et des règles différentes. Donc c’est assez compliqué de s’y retrouver. En ce qui concerne l’allongement de la vie, à 60 ans, les hommes ont une espérance de vie de 23 ans et les femmes une espérance de vie de 27 ans. C’est à peu près la même chose dans toute l’Europe. Donc le constat est clair : il y a un problème de financement des futures retraites et il faudra effectivement s’en préoccuper.

L’une des mesures qu’on retrouve dans les programmes c’est le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans. C’est déjà le cas dans la majorité des pays européens comme l’Allemagne par exemple, qui est à 67 ans aujourd’hui.

Nous, les CGPs, regarderons de très près ces projets des candidats à la Présidentielle et du ou de la présidente qui sera élue.

Plus de deux ans après son lancement, comment fonctionne le PER ?

Sonia Elmlinger : Depuis le 1ᵉʳ octobre 2019 et sa création, le PER connait un grand succès. L’encours des PERs a même atteint cette année, selon les chiffres de Bercy, 50 milliards d’euros. Il y a même eu en décembre 2021 139 000 nouvelles souscriptions de PER.

Par ailleurs, un accord de place a été signé récemment par les distributeurs et les producteurs pour avoir plus de lisibilité et de transparence sur le PER, notamment sur les frais. Il est désormais demandé d’afficher les frais sur les sites Internet, en respectant un tableau standard établi selon un cadre précis sous l’égide du ministère. Cela permettra une comparaison plus facile. C’est donc une belle avancée qui donnera à l’épargnant beaucoup plus de clarté et de lisibilité sur les frais pour se lancer plus facilement dans ce type de produits de complémentaire retraite.

Son succès auprès des Français présage-t-il une bascule vers la retraite par capitalisation ?

Sonia Elmlinger : Les PERs ont drainé plus d’un tiers de versements sur les retraites supplémentaires en 2021. Ils peuvent être alimentés par plusieurs versements: les versements personnels, l’épargne salariale, l’intéressement, la participation ou des versements obligatoires de l’entreprise dans un PERO par exemple. C’est donc un placement long terme qui permet d’accumuler un pécule qui sera distribué à la fin de la vie active en complément de la pension de retraite. Cette distribution peut se faire sous forme de rente ou sous forme de capital ou mixte entre rente et capital.

Malgré la fiscalité à la retraite, cette possibilité de sortie en capital est bien plus attractive pour l’épargnant que la rente (précédemment dans les PERP par exemple). On sent bien que nos clients sont plus intéressés depuis cette nouvelle possibilité de sortie en capital. Les sommes versées sur le PER sont en plus déductibles des revenus jusqu’à 10% du revenu imposable.

Mais de là à remplacer la retraite par répartition sous forme de retraite par capitalisation, je pense qu’on n’en est pas là. Cela restera plutôt un complément, au même titre que l’achat de la résidence principale ou que l’investissement immobilier locatif ou autre.

On sent en tous cas une volonté des États, d’aller vers un système plus équilibré, entre retraite par capitalisation et retraite par répartition. Et ce, un peu partout en Europe.

Comment Social Care Consulting accompagne les épargnants ? Quels outils leur proposez vous ?

Sonia Elmlinger : Aujourd’hui, nous avons une offre originale et globale pour nos clients.

Tout d’abord, nous avons l’offre patrimoniale et financière de CGP classique. Nous avons également une offre de protection sociale sur mesure avec Social Care Consulting et une offre digitale avec le lancement récemment de notre plateforme Lilycare.fr.

Lilycare.fr est une plateforme de souscription en ligne de contrat santé et prévoyance pour les entreprises et les travailleurs indépendants. Suite à la loi Lemoine sur l’assurance emprunteur votée le 28 février dernier, nous avons également intégré à la plateforme un comparateur d’assurance de prêt avec une souscription 100% en ligne.

Dans quelques jours, nous allons également ajouter à notre plateforme Lilycare la possibilité de souscrire un PER et des plans d’épargne salariale.

En tant que CGP, nous sommes fiers de proposer une solution aussi innovante à nos clients, en full digital.

En 2022, la crise sanitaire est toujours là. Comment affecte-t-elle votre activité en prévoyance et santé ?

Sonia Elmlinger : La crise a quand même démontré l’importance d’avoir un bon contrat de prévoyance et d’être accompagné par des professionnels. La crise nous a également rappelé l’importance humaine de notre métier et l’accompagnement sur mesure que nous devons à nos clients. Nous avons aussi beaucoup renforcé la communication pour les rassurer, surtout en ce moment. Nous avons dû faire preuve de beaucoup de pédagogie face à cette crise sans précédent. Les inquiétudes de nos clients et leurs interrogations ont rythmé ces deux dernières années et nous continuons à chercher ensemble des solutions.

Après deux années de Covid 19, comment voyez vous l’avenir de la profession de CGP?

Sonia Elmlinger : Le digital va prendre une place de plus en plus importante dans nos métiers. Nous nous réjouissons de prendre ce virage, mais ce n’est qu’un outil. Cela ne remplacera jamais notre rôle de conseil et la relation humaine avec nos clients.

Retrouvez l’interview en vidéo en cliquant sur ce lien : Vidéo

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